Reproduction de murets de sécurité Scalextric A/234
par
Jean-Michel Piot
Les
murets de sécurité MMA/234 (Track Safety Barriers) font partie des pièces
en caoutchouc qui sont désormais, avec le temps, quasi-introuvables en bon état.
Elles sont apparues au catalogue Scalextric No 2 (en 1961) et leur dernière
apparition date de l’édition No 5 (en 1964 donc).
Si
on a la chance de trouver de beaux exemplaires, il faut savoir que ceux-ci
risquent se dégrader avec le temps: le caoutchouc durcit, se craquelle, se déforme.
On peut certes remettre un peu en forme avec de l’eau chaude, mais par
construction ces pièces sont périssables comme une vieille bouillotte (bon,
après tout, cela aura quand même tenu plus de 30 ans...).
Pourtant
ces accessoires à l’état neuf sont très beaux... Par ailleurs, risquer
d’abîmer de belles pièces d’origine sur le bord du circuit est dommage...
Partant
de ce constat, j’ai décidé de faire des reproductions de ces pièces.
Pour
cela il faut connaître la technique de la reproduction en résine, technique
que l’on peut facilement trouver sur Internet, sur le site de Pascal Rosier
par exemple.
Je
ne détaillerai donc pas la reproduction en résine, le but de cet article étant
plutôt de montrer que l’on peut recréer très exactement le décor
d’origine avec un aérographe.
Voici
donc quelques photos qui illustrent le procédé.
Tout
d’abord, à droite en haut sur la première photo, vous verrez 2 pièces
d’origine (les murets étaient vendus par 2: une pièce en angle droit et une
pièce droite). En dessous les reproductions en résine brutes de démoulage,
issues du moule en silicone à gauche.
Il
est important de noter que la prise de moule des pièces d’origine ne présente
aucun risque pour celles-ci si on a prit la précaution d’appliquer de la cire
de démoulage liquide ou en bombe. Ainsi la peinture d’origine ne restera pas
dans le moule. La cire pourra ensuite être retirée des pièces en caoutchouc
avec du white-spirit mélangé à du liquide-vaisselle et de l’eau.
Il
serait en effet dommage de sacrifier des murets d’origine ou de les
endommager. De plus, mis à part leur intérêt pour la collection et/ou autour
du circuit, elles seront indispensables pour trouver les bonnes nuances de
peinture et serviront de référence pour le rendu du pistolage.
Une dernière parenthèse avant de laisser parler les images: on pourra s’inspirer également des seules techniques de peinture pour restaurer une pièce d’origine à la peinture trop abîmée. En ce cas il importe de repartir d’une pièce entièrement repeinte en blanc à l’apprêt.
Les
pièces en résines une fois tirées du moule sont ensuite dégraissées et poncées
à leur base. Les éventuels défauts de surface sont corrigés au cutter pour
le surplus et à l’enduit pour les manques.
Avec
un moule en silicone HR (haute résistance à la température) on peut
raisonnablement tirer entre 20 et trente pièces. Au-delà il faut refaire un
moule, le 1er ayant perdu de sa finesse.
Les
pièces sont ensuite peintes avec un apprêt blanc (j’utilise un apprêt
Tamiya en bombe, le même que pour mes restaurations de bâtiments Scalextric en
kit), la résine ayant en effet le défaut d’être légèrement teinté et
l’apprêt pour sa part accrochant mieux les peintures qui devront être
appliquées.
Voici
le traitement à l’aérographe des couleurs, après l’apprêt blanc
On
applique tout d’abord le jaune sur les bottes de paille. Inutile de masquer le
muret sur lequel s’appuient les bottes de paille, ce n’était pas masqué en
usine. Simplement il faut un aérographe fin et donc pulvériser un cône de
peinture assez étroit. Cela va déborder un peu, tout comme à l’origine.
Une
fois la peinture jaune bien sèche, on applique une couleur anthracite, toujours
sans masquer, pour patiner et donner du relief. Il ne faut pas en projeter de
trop et surtout il ne faut pas diriger l’aérographe de façon perpendiculaire
à la surface à peindre, mais toujours de biais, depuis le haut, sans jamais
varier l’angle de pulvérisation.
C’est
le fait de pulvériser de biais dans une direction unique qui va donner du
relief, faire en sorte que les brins de paille vont ressortir, des parties en
relief étant ombrées par l’anthracite et d’autres parties, en creux ou
plus cachées par les saillies, restant non atteintes par la pulvérisation.
Enfin,
après séchage de la couche anthracite, on va appliquer le vert, toujours sans
pratiquer de masquage.
Cet ordre de peinture a été déterminé après observation minutieuse des pièces d’origine. Il y a en effet de l’anthracite peint à l’aérographe sur les pièces d’origine, sur les murets. On retrouve cet effet sur les buissons et les haies Scalextric de la même époque ainsi que les montées en caoutchouc du grand pont. Mais on ne retrouve pas d’anthracite sur le vert, qui est donc peint en dernier.
Sur les photos suivantes, pour les repérer, les pièces d’origine sont celles qui sont complétées par un personnage. On peut donc constater que les reproductions sont fidèles, la difficulté étant de retrouver la bonne nuance de peinture et d’acquérir le coup de main ...
Vue de dessous (à gauche la pièce d’origine) :
Autre comparaison (à gauche l’original) :
Au centre, en double rangées, des reproductions, les pièces à l’extérieur de ces deux lignes centrales étant les originales :
Voilà, il n’y a plus qu’à les utiliser (ici devant mon second centre de contrôle presque terminé, le premier, objet d’un article de ce même site, ayant été vendu à un jeune collectionneur).
Mon
conseil est d’utiliser ces reproductions à des endroits où les voitures ne
risquent pas de se crasher dedans. Ce ne sont plus des murets légers en
caoutchouc (qu’il convient de toute façon de préserver), mais des pièces
plus lourdes et bien dures !
Par
contre, pour la sécurité des commissaires de piste, c’est bien mieux :0))
Comme
sur les vrais circuits, on ne mettra donc pas ces murets en courbes (surtout pas
extérieures) mais en ligne droite, là où les pilotes ont le temps de regarder
les commissaires.
Jean-Michel PIOT
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